Covid-19 : Ecolo demande la poursuite des libérations des migrants détenus en centres fermés

Soucieux de l’impact de la crise sur les personnes vulnérables « oubliées »,  les député·e·s écologistes observent avec attention la situation des personnes privées de liberté dans les prisons et les centres fermés. À ce titre, Ecolo s’inquiète du sort réservé aux personnes migrantes détenues dans ces centres fermés.

Les visites de terrain réalisées par les parlementaires écologistes Simon Moutquin et Sarah Schlitz ainsi que les images terribles diffusées dans les médias ne laissent plus de place au doute : les conditions sanitaires dans ces centres de détention pour personnes migrantes sont catastrophiques et ne correspondent pas aux mesures recommandées dans le cadre de la lutte contre le covid-19.

Le député fédéral Simon Moutquin décrit la situation : « Lors de nos visites réalisées au début de la période de confinement, nous avons constaté l’état lamentable des ailes de détention dans les centres : le simple savon manquait, le papier toilette était jeté à terre, les mesures d’hygiène en lien avec le virus étaient affichées discrètement et aucune mesure de distanciation physique ne pouvait être respectée. Pire, aucun dispositif pour d’éventuels malades n’avait été mis en place, tout au plus l’utilisation des « cellules d’isolement » était imaginée pour les cas suspects. Suite à ces visites, j’ai interpellé la Ministre Maggie De Block et l’Office des Étrangers. Quand nous sommes retournés dans les centres, espérant constater des améliorations, notre droit de contrôle parlementaire nous a tout simplement été refusé. »

Pour les écologistes, cette situation appelle une réaction vigoureuse des autorités publiques.

Depuis quelques semaines, aucun organe, ni les ONGs, ni les parlementaires, n’est à même d’exercer un contrôle sur ce qui se passe dans ces centres. Alors que l’espace aérien est fermé, et ce encore pour plusieurs semaines, le maintien en détention de personnes ne présentant aucun danger pour la société n’a aucune justification légale ou morale. Conformément à la directive « Retour » de l’Union européenne, une personne qui n’a pas de perspective d’éloignement doit être libérée.

« Il est irresponsable et immoral de maintenir ces personnes en détention. Non seulement, le cadre légal de ces centres n’est plus respecté et les contrôles sont devenus impossibles, mais les images diffusées aujourd’hui prouvent que l’Office des étrangers ne peut pas garantir la sécurité des résidents et de ses employés. En matière de politique migratoire, c’est Maggie qui contredit De Block : la Ministre de l’Asile et la Migration et la Ministre de la Santé ne sont pas en phase : tout autant que le contrôle démocratique, les mesures de distanciation sociale et les conditions sanitaires ne peuvent être mises en place », insiste Simon Moutquin.

En toute logique, Ecolo demande dès lors que les libérations de personnes enfermées se poursuivent, pour des raisons humanitaires et de santé publique, dès lors qu’elles ne se justifient nullement, ni au regard du droit international, ni pour des raisons de sécurité.

Photo de Matthew Ansley sur Unsplash

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