Madame la ministre,
J’ai eu l’occasion de me rendre récemment sur la frontière qui sépare la Bosnie de la Croatie lors d’une mission d’observation. Cette mission avait pour but de vérifier les suspicions de “pushbacks” décrits dans de nombreux rapports d’organisations internationales.
Les témoignages de personnes migrantes, d’associations, de juristes et d’ONG que nous avons entendus sont unanimes; la Croatie pratique illégalement une politique de refoulements violents de personnes candidates à une protection internationale. Des faites graves de tortures, de violences par balles, d’attaques de chiens ou encore d’humiliation sont sans cesse rapportées par des acteurs de terrain. L’UNHCR, Human Rights Watch ou encore Amnesty International font partie des organisations qui ne cessent de documenter ces faits terribles.
Lors de cette visite, j’ai également eu l’occasion de me rendre dans des centres pour migrants de la province bosnienne de Bihac. Alors que les conditions de vie y sont déjà assez précaires, la situation et la surpopulation dans ces centres devraient s’aggraver ces prochaines semaines, rendant impossible le travail déjà compliqué des associations de terrain.
Madame la ministre;
1) Votre gouvernement serait-il prêt à suspendre les renvois “ Dublin” vers la Croatie tant qu’une enquête indépendante n’aura pas eu lieu sur les pratiques de refoulements à la frontière entre la Bosnie et la Croatie ?
2) En raison de la surpopulation de ces camps de réfugiés en Bosnie, êtes-vous favorable à une relocalisation de certains demandeurs d’asiles, femmes et mineures par exemple, afin de leur éviter des conditions de vie qui ne cessent de se dégrader ?