I can’t breathe, ik kan niet meer ademen, Je ne peux plus respirer.
Ces derniers mots sont ceux de George Floyd, mort en raison d’un genou laissé sur sa carotide pendant de longues minutes.
Ces mots sont, aujourd’hui, devenus le symbole des violences policières racistes aux États-Unis. La mort de George Floyd nous révolte.
Ce racisme finalement structurel qui traverse la société américaine depuis des siècles et que le président actuel semble vouloir entretenir à des fins électorales nous inquiète.
Mais ne soyons pas aveugles. Nous ne pouvons pas nous émouvoir de la situation outre-Atlantique sans examiner l’état de notre propre société. Retraversons l’atlantique quelques instants. En Europe et en Belgique, aussi, le racisme progresse, dans les parlements, sur les réseaux sociaux, dans les discriminations au logement ou encore sur le marché de l’emploi.
Ici aussi, des personnes suffoquent.
Ne devrait-on pas, aussi, laisser respirer ces personnes qui subissent quotidiennement des discriminations racistes lorsqu’elles postulent à un emploi, recherchent un appartement ou sont confrontés à la libération de la parole raciste, comme le soulignait récemment UNIA.
Ces jeunes qui , comme l’expliquait ce matin le directeur d’une AMO à Anderlecht, sont renvoyés systématiquement à leur origine et coincés dans un déterminisme social.
Ne devrait-on pas, aussi , laisser respirer ces personnes migrantes qui, selon un rapport de médecins du monde, sont un quart à avoir subi des violences policières graves.
Ne devrait-on pas aussi laisser respirer ces sans-papiers, reniés et livrés à leur sort depuis le début de cette crise du covid alors qu’ils participent à la vie économique et sociale de notre pays.
Ne devrait-on pas, aussi, laisser respirer ces policiers, ces pompiers qui eux-même subissent, dans leur profession, des insultes et parfois des violences en fonction de leurs origines.
Oui, le racisme est aussi présent chez nous, dans nos administrations, dans les services publics, sur les réseaux sociaux, il est bien entendu minoritaire mais trop important pour le balayer sous prétexte de cas isolés et admettre une quelconque impunité.
Madame la Première Ministre,
Cela fait 20 ans que la Belgique s’est engagée à mettre en place un véritable plan d’action interfédéral contre le racisme. 20 ans plus tard, nous n’en sommes nulle part. Rien.
Ma question est simple, quelles actions allez-vous entreprendre pour, qu’enfin, ce plan interfédéral contre le racisme soit mis en place dans notre pays ?
Réplique
Madame la Première Ministre, Je pense que nous devons rapidement sortir de l’émotion et nous pencher sur des solutions.
Et des solutions, le groupe Ecolo-Groen peut vous en proposer ; outre la mise en place de ce plan contre le racisme, nous devons généraliser des tests aléatoires contre les discriminations sur le marché de l’emploi, nous attaquer plus fermement aux racismes sur internet, évaluer aussi l’expression et l’impact de certains de nos folklores en Belgique. Par ailleurs, la Belgique doit aussi entamer un véritable travail de mémoire et de reconnaissance de son passé coloniale.
Conscient ou inconscient, le racisme structurel, institutionnelle n’est pas une exclusivité américaine. Ni vous, ni moi, ne sommes victimes de ce racisme, mais nous sommes responsables des décisions qui pourront le combattre. Ne plus s’en accommoder, mais le combattre.
Avec le groupe Ecolo Groen, nous vous soutiendrons dans toutes les démarches qui seront entreprises dans ce sens.
Je vous remercie.