Egypte , pas de lutte pour le climat, sans luttes pour les droits humains !
Hier en commission relations extérieures j’ai pu présenter ma résolution pour soutenir les droits humains en Egypte.
À quelques jours de la COP27 à Charm El-Cheikh, ma résolution pointait le régime autocratique du Président Sisi et la régression des droits fondamentaux dans le pays depuis la prise de pouvoir de l’ancien militaire. C’est le message que portera ma collègue Séverine de Laveleye en Egypte.
Alors autant être clairs tout de suite, les écologistes n’appellent pas au boycott de la COP27, enjeu trop important pour l’avenir des peuples, y compris ceux des pays du Sud qui vivent sous ce genre de régime autocratique. Cet événement doit au contraire être l’occasion d’obtenir des progrès, notamment la libération de prisonniers d’opinions !
Depuis son arrivé au pouvoir en 2013, le président Sisi a mis en place une stratégie pour tuer toute forme d’opposition : disparitions forcées, tortures, procès de masse et finalement incarcération de dizaines de milliers de personnes.
Aujourd’hui, 60.000 prisonniers d’opinions politiques croupissent en prison: activistes des droits humains, journalistes, blogueurs, opposants politiques, etc, toute personne critique du régime est enfermée sans réel procès et dans des conditions inhumaines.
L’ONU, Amnesty ou encore Human Rights watch dénoncent depuis des années cette politique et les pratiques systématiques de tortures, de disparitions forcées, d’intimidations. Par ailleurs, l’Egypte occupe la troisième place du podium des condamnations à mort avec 177 personnes entre 2020 et 2021. D’ailleurs, la peine de mort pour les enfants peut encore y être pratiquée.
Demande de notre Résolution :
1/ Exiger un mécanisme d’enquête indépendante de l’ONU sur le milieu carcérale égyptien
2/ Demander des libérations, via des initiatives diplomatiques, des prisonniers politiques.
3/ Limiter la coopération diplomatique et économique et la conditionner à des améliorations en matière de droit de l’homme.
4/ Mettre en place des sanctions individuelles contre les auteurs suspectés de crime contre l’humanité en Egypte.
5/ Exiger à la veille de la COP27, des gestes en matière de droits humains, garantir de libertés de manifester et de se rassembler, la liberté d’expression .
Voici les histoires de quelques prisonniers
Alaa Abd El Fattah
Informaticien, blogueur activiste de 40 ans. Alaa fait partie des icônes de la révolution de 2011, il a été arrêté par tous les différents régimes qui ont dirigé l’Egypte depuis. La première fois en 2013, pour « résistance aux autorités » alors qu’il dénonçait les procès militaire de masse quelques jours avant. Libéré quelques mois en 2019 avant d’être arrêté avec son avocat Mohamed el baquer et placé dans des conditions de détentions inhumaines selon Amnesty. Torturé à de nombreuses reprises.
Alaa Abdelfattah est entré en grève de la faim en avril 2022, en protestation contre ses conditions de détention et sa condamnation au terme d’un procès injuste. Sa santé s’est fortement détériorée et il risque la mort, ayant passé au 26 octobre 2022 208 jours en grève de la faim.
Ahmed Samir Santawy
La Belgique s’est mobilisée directement pour Ahmed Samir Santawy, jeune égyptien de 29 ans étudiant à l’université de Vienne. Arrêté alors qu’il pensait juste être convoqué à la police, Ahmed Samir Santawy a été interrogé de longues heures par la police sur ses recherches concernant les droits des femmes, notamment sexuelles et reproductifs, en Egypte. Si Ahmed a été libéré il y a peu, il est toujours interdit de quitter le territoire
Houda Abdle Moneim
Avocate spécialiste des droits humains, Hoda Abdlem Moneim travaillait sur des dossiers de disparition forcée avant d’être arrêté en 2018 de façon purement arbitraire. Pour justifier son emprisonnement, le régime l’accuse aujourd’hui d’appartenir à une organisation terroriste, accusations complètement fausses et ridicules. L’avocate a fait une crise cardiaque en 2020 et se déplace depuis en chaise roulante. L’ONU a déterminé que sa détention était arbitraire et le Conseil des barreaux européens lui a décerné son Prix des droits de l’homme 2020 pour son rôle dans la défense des droits humains.
Pour consulter la résolution. :
https://www.lachambre.be/FLWB/PDF/55/2815/55K2815001.pdf
https://www.lachambre.be/FLWB/PDF/55/2815/55K2815001.pdf
Voir article parut dans @Lalibre sous la plume de Hubert Leclerq. https://afrique.lalibre.be/…/il-faut-profiter-de-la…/
Avec, Amnesty International Amnesty International Belgique francophone Amnesty International België Vlaanderen CNCD-11.11.11 Ligue des droits humains Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
Crédit Photo : Mariam Soliman from Cairo, Egypt