Communiqué de presse
Ce mercredi, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté à la quasi-unanimité un rapport visant à se préparer et à faire face aux catastrophes naturelles. Ce rapport, présenté par le député belge Simon Moutquin (Ecolo), envoie un message fort aux 46 États membres avant le 4e sommet du Conseil de l’Europe en mai : l’avenir de l’institution passera par la protection des droits environnementaux des citoyens européens et l’ancrage d’un droit à un environnement sûr, propre, sain et durable.
En 2021, 432 catastrophes liées à des risques naturels ont été enregistrées dans le monde, dont 56 en Europe. Ce sont plus de 100 millions de personnes qui ont été touchées, avec des dégâts estimés à 252 milliards de dollars. Si ces événements extrêmes sont amenés à se multiplier dans les prochaines années selon les rapports du GIEC, les dommages qu’ils causent ne sont pas une fatalité : « Ce sont les interactions avec nos sociétés qui transforment les risques naturels en catastrophes, explique Simon Moutquin, auteur du texte. En préparant les groupes les plus vulnérables, en travaillant sur la prévention et la prévision des phénomènes extrêmes et en collaborant avec toutes les branches de la société, il est possible de réduire considérablement les dégâts. Ce qui est certain, c’est que tous nos pays doivent prendre sérieusement en compte les risques naturels et les risques climatiques qu’engendrent les actions humaines, avec l’établissement de stratégies nationales anti-catastrophes par exemple. C’est ce que mon rapport préconise. »
Le député belge a débuté son discours par une pensée aux peuples turcs et syriens, victimes le 6 février dernier de l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de ce siècle. Il s’y était rendu en début de mois pour alimenter son rapport : « Ce que j’ai vu durant plusieurs jours n’a pas de mots pour être décrit. Une surface comparable à l’Autriche a été détruite. On dénombre des dizaines de milliers de victimes et des millions de sinistrés, notamment des femmes et des enfants, qui ont été les premiers exposés aux conséquences de ce terrible séisme ». Simon Moutquin a ainsi appelé durant sa présentation à augmenter l’aide financière aux régions sinistrées, à mettre en place des jumelages avec les villes turques affectées, mais également à suspendre l’obligation de visas pour les citoyens turcs qui veulent entrer sur le sol de l’Union européenne.
En vue du 4e sommet du Conseil de l’Europe en mai prochain, qui fixera la stratégie de l’organisation pour le 21e siècle, le rapport demande également de garantir le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable à tous les citoyens européens. Ce nouveau droit est pour Simon Moutquin indispensable face aux enjeux climatiques : « Alors que partout en Europe, nous faisons face ces dernières années à une multiplication des inondations, des feux de forêt et des pollutions de l’environnement en tout genre, il n’existe en droit international européen aucune protection directe pour la population. Les droits environnementaux ne sont actuellement défendus qu’à travers d’autres droits fondamentaux conçus durant l’après-guerre. Ce n’est plus du tout en phase avec la réalité que nous vivons. En adoptant un instrument juridiquement contraignant autour du droit à un environnement sûr, sain, propre et durable, chaque citoyen européen pourra enfin s’assurer d’une protection juridique à la hauteur du monde de demain. Le Conseil de l’Europe a toujours été à l’avant-garde des enjeux de son époque, il doit le rester aujourd’hui ! »
En 2021, l’Assemblée parlementaire avait déjà voté à l’unanimité un rapport de Simon Moutquin demandant l’ancrage d’un droit à l’environnement sain au Conseil de l’Europe. En juillet 2022, l’ONU avait par ailleurs déclaré que ce droit était un droit humain. Le prochain sommet du Conseil de l’Europe aura lieu les 16 et 17 mai prochain Reykjavik.